Rima Elkouri signe son premier texte à La Presse le 10 septembre 2001. Elle est sur le point de devenir une «chroniqueuse arabe», bien malgré elle. Les chroniques qui sont réunies ici rassemblent principalement les dernières années de travail de son auteure, une pure laine tolérante et progressiste. D'une grande sensibilité, Rima Elkouri a l'intelligence de se mettre à la place de l'autre. Qu'elle parle politique, actualité, éthique, de façon anecdotique ou de façon universelle - même quand elle parle d'elle-même - Rima Elkouri parle toujours de l'autre.
Léa est institutrice. Tous les mois de septembre, elle accueille la vingtaine d'enfants qu'elle accompagnera pour la prochaine année. Chaque fois, elle brandit le dictionnaire devant eux, leur expliquant que c'est comme un coffre au trésor de vingt-six lettres. Elle leur dit qu'ils ont là tout ce qu'il faut pour raconter le monde. Même ce qui ne se raconte pas. Même les secrets qu'ils n'osent dire à personne. Même le silence.